Fête des Images: différence n'est pas médisance

Comme tout ce qui est nouveau est tout beau, nombreux sont les spinaliens et vosgiens qui ont apprécié la dernière fête des Images et l'inauguration de la nouvelle place de la basilique ( composée de la rue Pellet, place Edmond Henry et place de l'Atre). Un bel investissement pour la ville qui a ainsi ouvert aux piétons de nouveaux espaces cohérents avec la place des Vosges et la rue de la Maix ( pour le déploiement d'une restauration épanouie et terrassière). Réchauffement climatique oblige, il faut effectivement s'adapter en proposant de sympathiques espaces de plein air aux badauds et des surfaces supplémentaires peu chères aux leaders d'opinion que sont les commerçants. En contrepied aux messages d'admiration pour le résultat des deux années de travaux bouleversifiants traversés par l'hypercentre, petite compilation des détails sensibles et remarques blaphématoires - à conserver entre soi, économie et tourisme oblige - collectées auprès des contempteurs et alternatifs divers.

Des effets et des images enfantines à la Clair Arthur

« C'est plat et vide »

« Une inauguration de nuit, cela permet de cacher les défauts. Ce n'est pas politiquement correct ce que je dis mais la place de la Basilique fait vide toute la journée, ça fait plat et pas du tout dans l'esprit ancien des lieux. Les maisons alentour auraient mérité des façades plus avenantes et colorées, des volets typiques... Le parcours de visite des maisons des chanoinesses en aurait été d'autant plus valorisé » témoignait une sexagénaire de petite taille qui avait du mal à se déplacer dans la foule. « C'est certainement le contraste avec mes souvenirs de l'ancienne place de l'Atre et son parking. Pour la fête, les jeux de lumières sont distrayants, moins spectaculaires que l'année dernière sur les quais ou même place des Vosges, mais agréables quand même »

« L'histoire n'est pas terrible»  

« Ca a plu aux enfants toutes ces couleurs et ces dessins infantiles qui bougeaient comme des marionnettes. Mais l'histoire n'est pas facilement lisible ou compréhensible, y compris pour des adultes. L'hommage à Jacques Villeglé de l'année dernière était trop orienté adultes » explique Jean-Louis en frayant un passage avec sa poussette. « Je connais pas ce monsieur Clair mais manifestement, il est plus tourné vers les enfants dans le graphisme et la musique. Pour les adultes c'était blasant, moins immersif et monumental que les précédents ».   

Epinal n'est pas le Futuroscope

Modestie et candeur des images non puisées dans l'imagerie populaire, déambulatoire mais moins immersif, parfois répétitif mais avec une ambiance musicale fraiche et innocente, tout public, gratuit et donc sympa... parler de magie pour cette mise en lumière semble un peu fort à Jeannine une spécialiste des spectacles culturels spinaliens. « Cela reste du beau travail, trés ClairArthurien, faut aimer. IL est surtout bon dans les décors de théâtre....La projection sur le mur d'eau était bien mais quand on connait le Futuroscope, cela reste modeste. La chorégraphie était simplette mais assumée. L'idée de mettre des drapeaux partout et des expositions statiques anime un peu en journée, c'est une bonne idée même si les sujets ne sont pas grand public. Et les deux statues de l'église enfin mises en valeur par les éclairages, c'est très bien».

Effet d'écrasement place de l'Atre, les immeubles étant plus bas que sur la Place des Vosges

300 000 € ça pique un peu

Pour Jean-François qui rentre chez lui avec sa fille, l'addition des festivités reste salée. « Même s'il y a des mécènes qui ont participé, je trouve que l'addition est conséquente. 300 000 euros c'est disproportionné pour une petite ville comme Epinal. Je trouve que cela ne fait qu'en rajouter sur la pression fiscale que je subis.  Je viens  de recevoir ma taxe foncière, elle ne diminue pas, alors que mes ressources sont en négatif. En nous imposant le renforcement du postulat de l'attractivité touristique, la municipalité nous oblige à soutenir des options somptuaires et de long terme. Je préfèrerai qu'on réduise enfin la pression fiscale à tous les niveaux bureaucratiques, tout particulièrement en local. Les élections municipales approchant ce sera l'instant de vérité pour savoir si les spinaliens se rendent compte sur quelle pente on est engagés et s'ils ont de la mémoire ».

Une chorégraphie qui ne laissera pas de traces exceptionelles dans les annales....