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Humour,méchanceté, satyre et sarcasmes

Qui a dit que le centre ville se meurt? Il est déjà mort!

30 Août 2019 , Rédigé par Rédaction Publié dans #Courrier des lecteurs

Qui a dit que le centre ville se meurt? Il est déjà mort!

A la lecture de votre sympathique journal en ligne d'opposition et d'information ( il faut dire aussi que vous êtes les seuls sur ce créneau, trop facile! ) j'ai appris que la librairie Concorde fermait fin juin ( et bientôt aussi une banque sur le quai des Bons enfants ) ainsi que Thiriet au Boudiou en août, rejoignant la cohorte des locaux vides du centre ville ( le plus souvent péniblement camouflés par leurs propriétaires, trahis par les innombrables panneaux A vendre).

C'est effectivement affligeant mais c'est le résultat de l'inconscience, du travail de sape de nos élus et de leurs pratiques clientélistes. En recherche d'attractivité, la collectivité se perd et se confond avec la lisibilité donnée par des festivités orgiaques et romaines, financées par des mécènes dépendant de marchés ou d'argent public, un alibi au profit d'un commerce de centre ville moribond si ce n'est déjà enterré.

 

Feu le magasin Lamimusique du quai des bons enfants

Feu le magasin Lamimusique du quai des bons enfants

De la disparition des librairies-presse de quartier

Le crash du Concorde me fait moins de peine que la disparition du dernier magasin de musique spinalien agréablement tenu par une véritable passionnée ( LaMi musique ) bien que comptable de formation ou du dernier magasin de beaux arts du quai des petites boucheries. A mon avis qui a le mérite d'être sans concession ni connivence, si le Concorde ne vole plus, c'est aussi la faute aux escaliers à monter ( 3 étages sans moyens mécaniques de cette surface de 1200 m2: c'est complètement anachronique), à sa fermeture de 2 mois après les inondations de mai 2018, au prix de sa papeterie trop élevée ( par rapport aux grandes surfaces discompte) et à la difficulté d'accès ou de stationnement à proximité.

Il reste encore deux librairies en centre ville. Encore un peu de patience: Amazon et les sites en ligne vont pouvoir leur faire la peau en quelques mois, sans que cela rapporte un sous de plus à la collectivité. Vive la modernité numérique! Vive la paupérisation générale et l'enrichissement des GAFA!

 

Qui a dit que le centre ville se meurt? Il est déjà mort!

EpiCentre est un montage électoral clientéliste

Je ne partage pas le point de vue régulièrement exposé des rédacteurs  complaisants et politiquement corrects ( que ce soit de l'Echo des Vosges de juin ou de Vosges Matin )  sur la présidence " dynamique" d'Epicentre qui s'est prêté à la manipulation électoraliste de la population et des commerçants en faisant croire qu'avec des animations grand public ( et beaucoup d'argent public, donc ... mes impôts puisque son association est financée à plus de 50% par la ville) le commerce ira mieux. C'est une foutaise qui ne vise qu'à faire vivre la corporation des agents immobiliers prompts à se saisir de leur prébende d'intermédiaires patentés et à tromper les entrepreneurs courageux ou les propriétaires crédules.  Ce n'est pas par hasard que l'on peut lire régulièrement en presse écrite les commentaires non pas des commerçants... mais des élus et des agents immobiliers, qui ont tout intérêt à mettre le couvercle sur la cocotte!

Le fameux ( ou fumeux?) manager de centre ville devait proposer un plan merchandising à l'issue d'études marketing poussées pour attirer de nouvelles enseignes. A ce jour rien n'est affiché ou annoncé ( tout est caché?) à moins que les élus et les agents immobiliers en aient été les uniques destinataires. Avec cet alibi et ex-manager -ou expérience politique multimodale et consulaire sur pattes- c'est encore 45 000 euros ( par an pendant 4 ans ) d'argent para-public et public détourné pour un gain des plus aléatoires - si ce n'est éventuellement - d'image. Un comble pour notre cité qui n'en manque pas.

 

Des solutions qui demandent courage et patience

Provoquer des regroupement de surfaces commerciales ( pour atteindre des tailles attractives et lisibles), éliminer les friches industrielles de centre ville, démarcher les enseignes qui communiquent, attirer des spécialistes avec des offres pointues, travailler la cohérence de l'offre générale et des animations avec de véritables gains clients pour faire circuler de commerces en commerces, faciliter le stationnement privé dédié aux commerces voilà quelques pistes simples et efficaces, mais peu populaires - car contraignantes et peu visibles- et demandant de l'argent et du temps. C'est à l'image des sites industriels et miniers des années 70 que l'on renflouait à coup de "pognon de dingue" pour combler les fuites ( l'électoralisme n'est il pas acheter la paix sociale ) alors que le bateau industriel français était déjà coulé.

Qui a dit que le centre ville se meurt? Il est déjà mort!

La périphérie ne tue pas le centre ville

Contrairement aux lieux communs d'un autre temps, entendus et lus d'ici de là, la périphérie ne tue pas le centre ville. C'est la démographie locale, la richesse industrielle ou agricole et l'évolution de la demande ( de service ou de confort d'achat ) qui pousse à la restructuration des villes et de leurs commerces. Avec internet, tous les commerces sont impactés, où qu'ils se trouvent. La prochaine étape du transport automatique ( au sol ou aérien ) sonnera définitivement le glas du commerce à l'ancienne.

Nos élus âgés, enfermés dans l'histoire de leur ville, caractérisés par une absence chronique de projections constructives ou audacieuses, acheminent droit vers sa tombe l'ancienne configuration mercantile locale et l'identité spinalienne. Une tombe sur laquelle on lira l'EpiTaphe suivante: "Le commerce de centre ville d'Heinrich est mort - Les contribuables et la ville non reconnaissante ".

 

Qui a dit que le centre ville se meurt? Il est déjà mort!

Enguerrand Pinesaiche

Spinalien non Marcheur ( dans les deux sens du terme) et non candidat aux prochaines élections contrairement à la moitié de la ville ( persuadée qu'elle est de pouvoir changer quelque chose). Satyrique par la force des choses et pour ne pas avoir à en pleurer. Chroniqueur occasionnel et à compte d'auteur qui hésite à écrire un roman sur le sujet du commerce de centre ville et ses soubresauts, assassiné par les prélèvements obligatoires et les normes kafkaïennes de la bureaucratie tricolore.


 


 

 

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