Quand le bourrage fiscal gêne aux entournures...

Sous prétexte de limiter et contenir le budget de l'état, les jupiteriens de La République Emmanuel Macron reportent les réductions de la pression fiscale excessive héritée de leurs prédécesseurs et l'entretiennent par leurs soins, reportant la restitution aux français d'une partie de la ponction confiscatoire réalisée depuis bientôt deux ans. Dans le pays aux prélèvements obligatoires les plus élevés d'Europe (47,6%, avec les prélèvements sociaux en 2016 - source Eurostat pour une moyenne européenne de 40%) ce bourrage fiscal apparait totalement disproportionné et inadapté aux besoins du pays. Les indices de l'inflation étant sournoisement manipulés, la perte réelle de pouvoir d'achat des ménages vient conforter le marasme ambiant. Quelle solution reste-t-il à la disposition des citoyens?

Un constat sans appel

Qu'on se le dise ou qu'on me contredise, mais au risque de me répéter j'affirme que  nous sommes en train de payer 40 années de déficit commercial, converties en dettes, qui sous des prétextes électoralistes de paix sociale et de pouvoir d'achat ( puisque le plus souvent on évite de parler de qualité de vie, notion subjective et bien trop complexe, donc polémique ) ont été confiées aux banques par des politiques prodigues sous la forme d'emprunts à découvert. Les banquiers ne sauront trop remercier la Banque Centrale Européenne  de sa politique accommodante sinon indigne, leur ayant permis une lucrative activité de prêts sans risques ( ou prêts fictifs puisque la BCE prête l'argent aux banques pour qu'elles prêtent aux états dont elle garantie la solvabilité... autant sponsoriser officiellement les  banques  ) déconnecté de l'économie et des besoins réels de financement. Cette politique monétaire de connivence ou « grande déformation » ( expression originale de l'économiste David Stockman dans Contra Corner) semble sans issue à nombre de politiciens, noyés dans les contraintes du jour et procrastinant sur des décisions impopulaires mais nécessaires. Le cout de la l'heure de travail à 37,5 euros ( pour 31 euros en moyenne en europe ) alimente une désindustrialisation flagrante, que le vieillissement de la population  et notre inertie socio-culturelle ne peuvent que compléter. Seule variable d'ajustement - si l'on ne veut toucher aux salaires et à notre modèle social qui offre la meilleure protection possible aux résidents du pays- réduire le parasitisme économique de la bureaucratie d'état, un outil fonctionnel disproportionné et non créateur de richesse, qui a oublié de défendre l'intérêt général de ses origines fondatrices, en privilégiant les intérêts de sa bourgeoisie hors sol. Mes amis de La France Insoumise  pourrait bien entendu vouloir augmenter les prélèvements sur les bénéfices des sociétés qui est au niveau des Etats-Unis ( 2,1% du PIB en 2016 suivant l'OCDE)....un formidable accélérateur au départ rapide de l'hexagone d'entreprises qui travaillent sur le plan mondial et une augmentation conséquente du chômage en prévision. Exit cette option populiste parmi tant d'autres.

User de la monnaie à la chinoise ou réduire la dette extérieure ?

Autre possibilité, mais difficile à faire accepter aux autre Etats européens: pratiquer le dumping monétaire à la chinoise. Une source évidente d'inflation qui aurait l'effet bénéfique de limiter en volume le poids des importations et permettre une diminution du chômage... mais certainement au détriment du pouvoir d'achat des ménages.  Sans ressources énergétiques et avec une taille critique insuffisante sur le plan économique  mondial l'Europe s'exposerait à une guerre des monnaies qui peut la mener plus vite qu'au naturel sur le chemin du déclin. La réaction américaine actuelle de rééquilibrage de ses relations commerciales avec la Chine nationaliste par le biais de la taxation de produits d'importation est intéressante: 500 milliards d'importation de produits chinois par an pour 130 milliards de produits américains exportés... qui flanchera le premier ?  Un exemple à suivre ? Dans ce rapport de force économique l'angélisme et la mollesse collective européenne fait bien évidemment contraste.  Totalement perméable aux produits asiatiques, incapable de disposer d'un consensus de négociation, l'Europe fait carpette face à une Chine qui nous impose son modèle consuméro-impérialiste ( quelle ironie pour un pays communiste...), nous gavant de produits dotés de bilans carbones insupportables, détruisant sa biosphère et intoxicant sa population.

Convertir l'état au frugalisme et à l'agilité

Adapter le poids de notre bureaucratie semble la solution la plus rapide et pertinente, difficile à mener de la part d'un pur produit de l'administration. Une agilité toute en contention dans la réorganisation de la taille de l'état au profit de ses missions régaliennes. Une gageure, sachant que tout individu qui touche de près ou de loin à l'administration et aux collectivités locales se fera le défenseur acharné du centralisme bureaucratique administratif, un conformisme constant dans notre histoire colbertiste puis jacobine qui a pétrifié les libertés des collectivités locales et des particuliers. La France périphérique est doublement sanctionnée: victime du poids de la centralisation sans ruissellement possible pour son économie ou sa population locale, achevée par une fiscalité et l'imposition de normes handicapantes. Me voilà convertie par les bonnets rouge, mon dernier voyage en Bretagne m'a inoculé le virus.

Retirer ses jouets à l'Etat addict

 Adapter la taille de l'administration en rapport avec l'activité économique semble bien difficile tant l'inertie des appareils bureaucratiques et politiques est surhumaine. Outre l'opposition idéologique pregnante des tenants des versions keynesiennes de relance économique par la dépense publique ou de l'utopie socialo-communiste. Crispations multiples et  navrantes, alors que passé l'étape du gel des dépenses ( avec environ 3% de déficit budgétaire annuel , est ce vraiment un gel ? ) il ne nous reste qu'à rembourser 34 000 euros par personne de dette publique. Sauf une réforme radicale inscrite dans la durée, consentie par la nation entière, avec pour effet principal d'interdire à l'exécutif et aux administrations le recours à la drogue constituée par l''emprunt au delà d'un seuil convenu, l'état ne cédera pas aux sirènes du frugalisme, ce mode de vie alternatif non consumériste et donc écologique, qui prône de vivre en autonomie, sans excès et uniquement sur les revenus de son épargne . Faute de réaction des politiques et de consensus, on s'achemine tout droit vers la captation par l'état de l'épargne des ménages, placé principalement en assurance vie par ces ridicules petits épargnants pleins d'illusion. Outre d'être des moutons, propres à la tonte et à l'abattoir, les français sont des crédules persuadés qu'ils « n'oseront pas!»... Et qui va dire chiche ?  Une issue immorale et injuste qui aura le mérite de remettre tout le monde à flot au niveau de zéro, au propre comme au figuré.

Satyricon est un  blog satyrique qui n'engage pas son nom et sa ligne éditoriale sur cette rubrique partisane. Au titre de la défense de la diversité et du droit d'expression nous accueillons Eva une libre penseuse libertarienne et écologiste dont les chroniques ont été refusée par plusieurs médias et blogs locaux. Septembre 2018