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Humour,méchanceté, satyre et sarcasmes

Projet entrepreneurial et compétences nécessaires

21 Juin 2016 , Rédigé par Matthieu Publié dans #Presse, #Economie, #Vosges

Un titre de presse vosgien, exclusivement web et vieux seulement de quelques années, annonce sa fermeture prochaine. Un épuisement compréhensible lorsque l'on a une farouche indépendance, "une ambition démesurée, associée à une incompétence remarquable à tout ce qui n'est pas journalistique" témoigne un accompagnant de l'entreprise. "Le plus étonnant c'est qu'il y ait eu des fêlés pour y croire, et qu'ils y aient mis leur temps et leurs économies, promptement consommées par les "frais" de la dirigeante". Une illustration de la mode ambiante, ou les projets entrepreneuriaux se font et défont, aux frais des investisseurs et de la collectivité.

L'effet de mode du numérique

On peut résumer cette disparition comme étant une manifestation de la destruction créatrice décrite par Joseph Schumpeter. Mais au global c'est un évènement qui se reproduit au niveau national des milliers de fois. C'est même un phénomène en pleine croissance qui s'est accéléré avec le numérique, outil qui offre une grande facilité de développement -surtout sur le papier- et d'autant plus une chute rapide. Toujours à la recherche de la morale cachée, vous me permettrez de souligner que c'est surtout une résultante de la démagogie ambiante et de la connivence des institutions. Térence avait écrit que "La complaisance fait les amis, la franchise engendre la haine". Tout naturellement, le politiquement correct s'impose. Personne ne réponds à l'appel pour dire à un porteur de projet entrepreneurial que son dossier est pourri, risqué ou inconséquent. Que ce soit l'état ou ses obligés, tous préoccupés de lutter contre le chômage et la désindustrialisation, ils invitent et "poussent" à la création d'entreprise. Une petite tape dans le dos, on vous mets en selle et "qui vivra verra". L'essentiel étant que les richesses circulent et fassent fonctionner la machinerie socio-politique par une redistribution inconsciente. Au mieux c'est en se cassant la margoulette qu'on apprends. Mais au bilan, on choit plus souvent que de nécessaire. Et on entraîne dans le trou famille, partenaires, fournisseurs... Irresponsabilité ou inconséquence, la liquidation est souvent la seule "disruption" obtenue. C'est malheureusement le fruit de notre nature humaine (dont l'orgueil est le fleuron des manifestations) et de causes d'arrière plan telles la déstructuration des familles, le défaut de maitrise du temps et des ressources et enfin d'une mobilité non réfléchie qui entraine anonymat et comportements hors sol.

Un beau gâchis qui doit être corrigé collectivement

Le bon sens paysan, qui n'a rien de glamour ni de moderne, invite naturellement les volontaires à la prise de risque entrepreneuriale, à se rapprocher de personnes d'expérience. Si l'on ne veut user de conseils rétribués, la solution existe et repose sur la mobilisation des compétences de managers d'expérience en retraite "active" ou de bénévoles. Le tutorat entrepreneurial s'impose, un regard extérieur et bienveillant mais intègre et indépendant. Un co-pilotage assertif capable de recul et de conviction par le poids de l'expérience. Les membres de l'association ECTI s'emploient avec bienveillance à ce type d'accompagnement. Dans le respect de l'intelligence des "faiseux" ils s'emploient à déterminer la zone de talent des individus, à la faire émerger et l'enrichir. Ce sont surtout des leçons de vies "sur patte" dont on ne peut se priver.

Matthieu Zhallem

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