On a les élus que l'on mérite!

"Jean-Pierre? Ca va?" . Jean-Pierre Cazenave-Lacrouts n'en peut plus!

De l'affligeante démonstration de la maxime ci-dessus

Pris en otage amicalement par un copain artisan je me suis retrouvé dans les gradins des amateurs de cirque dans la catégorie "Art vivant" lors de l'anniversaire de la CAPEB ( Confédération de l'Artisanat et des Petites entreprises du Bâtiment). Kess j'avais pas fait là! Depuis toujours immunisé par la nature, la bonne grâce de mes parents et un entendement transhumaniste me permettant d'être en permanence détaché des vanités humaines élémentaires ( autodérision ... Pour ceux qui ne me connaissent pas) j'ai pris un de ces vaccins de rappel anti-politicard que je vous raconte pas. Et depuis le temps que je dis que le corporatisme et le consensualisme ce ne sont pas les bons outils pour faire évoluer les choses, je suis certain de ne pas être loin de la réalité.

On est là, mais faites sans nous

Un aréopage de professionnels de la politique

Un sénateur, un député, un président du Conseil départemental, un président des maires et agglomérations, un autre sénateur, un préfet.... J'ai cru mourir. Alléché par la qualité du banquet de clôture et de 70ème anniversaire -réputé d'après le copain- j'aurai mieux fait de rester chez moi. Coté entreprise: ça ronronne à la façon des Angry birds mais sans que le compteur n'enregistre le déquillage. Et que je te fais les gros yeux sur le RSI encore en dysfonctionnement et les charges étouffantes ( critique responsable, "on est entre nous tout de même"), sur la Loi travail ( ou allons nous je vous le demande!), sur ces vilains pas beaux ( pas nous, les autres) qui escroquent l'état en travaillant au noir, en auto-entreprise ou qui font appel aux travailleurs détachés . Mais on est entre gens de bonne compagnie et on ne fait qu'évoquer la loi Sapin ( euh...D'Noél? Je sais c'est nul, mais depuis le temps que j'avais envie de faire le lien) qui va autoriser n'importe qui à créer une entreprise du bâtiment, ce serait grossier. En face, et vas-y que je te mets de la vaseline, que je te dise qu'on s'aime et que tu es indispensable à la représentativité économique, et qu'on fait tout ce qu'il faut pour que cela fonctionne ( Si! Si! Je vous assure! On investit l'argent de vos impôts pour vous faire travailler). Le pire, c'est cochonou. Qu'il en bavait à force de faire des gracieusetés plates et hypocrites. On est à votre écoute, on est là pour vous. On le sent bien, le marché frémit ( après 3 années de baisses à plus de 15%), gardez courage, va y avoir de la musique au cocktail, et ça va pas tarder à raser gratis...

Sérieux! Les yeux dans les yeux qu'il nous la fait le député!

Qui est conscient du pathétique de la situation?

Y pouvaient pas s'accorder entre eux avant d'enfiler une pareille sinécure à 200 adultes responsables, théoriquement sains d'esprits et de corps? Au cœur du typhon de l'entre soi, on aurait pu espérer rester au calme. Même pas. 70% des présents en gradin discutent plus ou moins entre collègues ( même les élus réglaient leurs petites affaires pendant que leur camarade parlementaire maintenait un semblant d'apparence en ânonnant son discours à la tribune ) limite foutage de gueule. On se serait cru en fac. Et le préfet qui devait être vanné qui se prenait la tête pour se ressourcer. Qui dans l'auditoire était dupe d'une telle situation? Comment voulez vous que des jeunes aient envie de s'emmerder à créer une entreprise? Je suis parti avant la fin. Tant pis pour le buffet et la musique. Pitoyable et débectant.

Hyppolite Stère

Bon! Quand est ce qu'on part?