Impôts: les feuilles tombent.....

Marina sait pratiquer les volées de bois vert

Je viens de recevoir ma feuille d'impôts fonciers ( heureuse propriétaire de mon logis que je suis), alors que je n'ai pas encore payé mon impôt sur le revenu, qui présente accessoirement l'intérêt d'avoir doublé en 2015. Non pas que mes revenus aient augmenté, mais ne pouvant plus déduire mes intérêts d'acquisition de mon domicile, je me retrouve avec moins de déduction fiscale. A la lecture de ma feuille de taxes foncières 2016 et dans la rubrique des réjouissances supplémentaires: une brutale augmentation des taxes départementales (13,06%).... On pourra toujours relativiser ce chiffre en le ramenant à la stabilité de la fiscalité départementale pré-électorale de 2014. C'est une nouvelle occasion de dénoncer l'hypocrisie manifeste du "système", déconnecté des réalités subies par les contribuables.

Une paupérisation organisée

La baisse des dotations de l'état aux collectivités se traduit inévitablement par un contrecoup de la fiscalité territoriale. Effet papillon ou plutôt effet massue. L'hypocrisie d'état qui nous laisse espérer une baisse des prélèvements obligatoires pour 2016 tient de la parole magique d'avant élections. Qui ne sait que le plus souvent en termes de prélèvements, les vases sont communicants? Toute mesure de contention de frais n'étant qu'un transfert de charge d'une collectivité à l'autre, d'un mode de prélèvement à l'autre. Les prélèvements sociaux obligatoires, la fiscalisation rampante de toute activité économique monopolistique ( prélèvements "indolores" sur l'eau, l'électricité, les abonnements internet), et l'intermédiation fiscale à toutes les étapes de la vie et du patrimoine( salariat, mutations, successions ) mériteraient d'être analysées au cumul et au détail pour constater en moyenne que sur 100 euros de gagnés dans l'année, dix ans plus tard tout est consommé ( constat personnel qui mériterait d'être confirmé statistiquement).

Une indécence stupéfiante des dirigeants

Il est affligeant de constater que l'abrutissement consumériste subi par la population et son amnésie systématique font les beaux jours de nos élites. Alors que nos revenus ne croissent pas, les dépenses publiques - et donc la fiscalité - s'exonèrent totalement de la réalité économique. Il n'est pas inutile de rappeler que les députés ont refusé de diminuer leurs indemnités et défraiements divers en 2012. Et que les sénateurs et leurs obligés ont été dénoncés pour leur train de vie "exorbitant" par la Cour des Comptes. Le taux d'endettement des ménages s'est accru de 79% en une décennie, atteignant plus de 1 200 milliards en 2015. Avec leur endettement sur revenu disponible brut à hauteur de 84% les français sont encore loin de l'endettement des américains ( 139% de leur revenu disponible) ou des danois ( 269%). Mais les prélèvements " quasi-obligatoires " se multipliant ( frais de gestion des banques, taxe sur les box d'hébergeurs, taxes locales) et les taux d'intérêts ne permettant plus de rémunérer l'épargne, au réel c'est le coût de la vie qui augmente. La décroissance est là, mais pourquoi les ménages seraient les seuls à l'appliquer?

Marina Sampeigne